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Arts, culture et loisirs
« Vivre libre » de Loubna MÉLIANE
Dans ce livre-document, Loubna MÉLIANE parle avec son cœur ; elle relate la vie dans les cités, dans les ghettos.
En mettant l’accent sur la question des « cités dortoirs », l’auteur nous révèle ce qu’elle en pense et émet des propositions et solutions afin d’améliorer la situation des jeunes des cités et empêcher que cela ne se dégrade davantage.
Toute jeune, elle a compris qu’il ne fallait jamais baisser les yeux et garder la tête haute. Enfant, elle a dû affronter des situations très difficiles, telles que la disparition de sa mère et de son petit frère. Comme de nombreuses jeunes filles « rebeu », elle a vécu le lourd fardeau du ghetto avec l’orientation forcée vers un métier qu’elle déteste, la pression des garçons du quartier, le mariage « arrangé » comme au bled, les fins de mois délicates. Face à ces conditions de vie, elle s’est révoltée. Pour qui ? Pour elle et toutes les autres jeunes vivant dans ces conditions inadmissibles. Elle souhaite changer l’état d’esprit actuel afin de sortir de cette oppression, montrer que cela est possible afin de vivre en toute liberté.
Tout cela, elle l’a vécu ! Alors, pourquoi ne pas suivre ce qu’elle préconise ? Pourquoi en sommes-nous encore là et attendons je ne sais quoi ? Pourquoi nous voilons-nous la face ? Pourquoi restons-nous insensibles devant leurs difficultés ? Pourquoi n’ouvrons-nous pas nos yeux et nos cœurs plutôt que de demeurer dans cette totale indifférence ? Qu’attendons-nous pour leur tendre la main ?
Ce livre, témoignage d’une vie pas toujours évidente, porte à réfléchir individuellement en nous mettant face à nos idées préconçues et à nos préjugés sur les jeunes des cités.
Suivant nos ressentis, peut-être ce livre nous permettra-t-il de réfléchir sur nos comportements actuels, de faire la part des choses, de voir différemment la vie dans les cités et d’agir auprès d’eux afin de leur rendre une vie plus agréable !
En ce qui me concerne, ce livre m’a été droit au cœur. Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite à découvrir ce livre plein d’espoir et d’amour.
Extrait du livre « Vivre libre » de Loubna Méliane – page156 – Oh Éditions – Octobre 2003
« Nous, femmes vivant dans les quartiers de banlieue, issues de toutes origines, croyantes ou non, lançons cet appel pour nos droits de liberté et à l’émancipation.
Oppressées socialement par une société qui nous enferme dans les ghettos où s’accumulent misère et exclusion ;
Étouffées par le machisme des hommes de nos quartiers qui au nom d’une « tradition » nient nos droits les plus élémentaires ;
Nous affirmons, ici réunies pour les premiers « États généraux des femmes des quartiers », notre volonté de conquérir nos droits, notre liberté, notre féminité.
Nous refusons d’être contraintes aux faux choix, d’être soumises au carcan des traditions ou de vendre notre corps à la société marchande.
Assez de leçons de morale : notre condition s’est dégradée. Les médias, les politiques n’ont rien fait pour nous ou si peu. Assez de misérabilisme. Marre qu’on parle à notre place, qu’on nous traite avec mépris. Assez de justifications de notre oppression nom du droit à la différence et du respect de ceux qui nous imposent à baisser la tête.
Assez de silence, dans les débats publics, sur les violences, la précarité, les discriminations.
Le mouvement féministe a déserté les quartiers. Il y a urgence et nous avons décidé d’agir.
Pour nous, la lutte contre le racisme, l’exclusion et celle de notre liberté et notre émancipation sont un seul et même combat. Personne ne nous libérera de cette double oppression si ce n’est nous-mêmes. Nous n’appellerons à l’aide ni les « chiennes de garde » ni les « grands frères ». Nous prenons la parole et lançons cet appel pour que, dans chaque cité de France, nos sœurs, nos mères entendent ce cri de liberté et rejoignent notre combat pour mieux vivre dans nos quartiers. Pour que nous soyons entendues : diffusez notre appel le plus largement possible et participez à l’ensemble des initiatives féministes et antiracistes qui restent le cœur de notre combat ! »
L’appel était signé de Fadela Amara, Présidente de la Fédération des maisons des potes, issue de SOS Racisme.